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Ibrahima Kane, la technologie pour garantir l’inclusion financière au Sénégal

Ibrahima Kane, la technologie pour garantir l’inclusion financière au Sénégal

L’histoire d’Ibrahima Kane avec la technologie au Sénégal a démarré par un épisode tout sauf heureux. Un jour, après avoir mangé dans un restaurant de Dakar, il veut payer avec sa carte bancaire. Problème ! La maison n’accepte pas les cartes, si c’est juste pour de petits achats. Ce titulaire d’un baccalauréat scientifique, parti de Thiès (à quelques kilomètres de la capitale sénégalaise), se met tout de suite à réfléchir à un système qui résolve le problème à travers la technologie. C’est ainsi qu’il met au point « Kalpay » qui constitue une véritable alternative au paiement par VISA et Mastercard. Ces deux mastodontes du secteur prélèvent une commission de 3 % du montant de la transaction, en plus de la location d’un TPE,- l’appareil où son insère la carte -, qu’il faut payer à 12.000 francs CFA.

Tout cela devient trop couteux aux yeux de notre jeune entrepreneur qui veut faciliter le travail aux commerçants et autres clients. Sa solution, parce que axée sur la technologie, permet de payer moins cher si on l’adopte. Elle procède par un QR Code. L’avantage, en plus de l’accessibilité des tarifs, est que l’on gagne du temps, là où, sur les plateformes USSD, il faut entrer plusieurs chiffres avant de faire son opération. « Dès que le client arrive, il va scanner le QR Code (imprimé sur une feuille blanche). Son téléphone lui montre ensuite le nom et la photo du marchand, il peut alors procéder au paiement », explique fièrement Monsieur Kane basé aujourd’hui aux Etats-Unis, mais sans jamais perdre de vue, une seule fois, les réalités du marché du paiement en Afrique et particulièrement au Sénégal. « En 2017, plus de 15 mille milliards de dollars de paiements marchands ont été réalisés dans le monde par QR Code, ce qui fait plus que les opérations de Mastercard et de VISA réunies », détaille le CEO et fondateur de « Kalpay » qui veut dire portefeuille en Wolof, la langue la plus parlée dans son pays d’origine.  

Dans un Sénégal où le cash est encore important, Ibrahima Kane est convaincu que c’est un véritable marché porteur qu’il faut conquérir d’autant plus que seuls 6 % des paiements dans ce pays d’Afrique de l’Ouest sont digitalisés. Avec plus de 6.000 marchands sur place, la jeune start-up veut atteindre les 20.000 d’ici au mois de février prochain et les 150.000 clients pour la même période. Les objectifs à court terme, c’est d’abord d’atteindre les étudiants, les intellectuels, avant de viser l’autre partie de la population, utilisant un Smartphone, mais n’étant pas très fan de l’utilisation des services financiers numériques. Ayant déjà noué des partenariats avec des fintechs locales que sont In Touch et Wizall pour que ses clients puissent déposer et retirer de l’argent sur leurs plateformes, Docteur Kane pousse plus loin ses ambitions puisqu’il veut transformer « Kalpay » en une banque, au final, en accordant du crédit, permettant l’épargne, donc des économies, à ses usagers.

En plus du Sénégal, il veut étendre son marché aux autres pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Pour le moment, ses priorités, ce sont la Côte d’Ivoire (2e puissance économique de la zone avec une bonne pénétration des services financiers numériques) et le TOGO où son entreprise compte déjà un solide partenaire, en l’occurrence, un ancien directeur général d’Ecobank TOGO « qui veut travailler avec nous sur le projet ». En effet, la technologie dénommée « Makpay » qu’il déploie sur le continent a particulièrement convaincu beaucoup d’acteurs qui veulent travailler avec son équipe. C’est tout le sens d’ailleurs de la collaboration avec une institution financière basée en Ouganda contre une prise de 20 % du capital de la banque par Monsieur Kane et sa start-up. A côté de « Kalpay Wallet », il a développé « Kalpay Business » qui permet aux usagers de son application d’avoir toute la liste de leurs ventes en ligne et pouvoir ainsi avoir des garanties auprès des banques au moment de faire un prêt par exemple. L’autre domaine de prédilection de l’actuel vice-président de Metro Spine LLC, une compagnie qui gère 5 cliniques à Washington DC, c’est d’investir dans le secteur de la santé au Sénégal pour s’attaquer, après l’inclusion financière, à l’inclusion sanitaire. Et ça, Ibrahima Kane, titulaire également d’un Master of Public Health de l’Université Georges Washington ne se fait aucun doute quant à ses compétences pour y arriver, puisqu’il est médecine et experts en santé publique, de formation. De belles perspectives qui s’offrent à l’entrepreneur et son pays d’origine.

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