Dakar, jeudi 3 juillet 2025. Il est un peu plus de 13 heures lorsque les invités prennent place dans les tout nouveaux locaux d’ALM TELECOMS, en plein cœur de la capitale sénégalaise. L’événement, solennel et chargé d’émotion, marque, au-delà d’une simple ouverture officielle, un tournant : celui d’un continent qui entend désormais bâtir sa souveraineté numérique sur des bases solides, durables, maîtrisées. A l’initiative de ce retour assumé, presque militant. Celui de Maïmouna Gueye, ingénieure réseaux et télécoms formée en France, qui après avoir piloté d’importants projets de déploiement d’infrastructures chez SFR et Infractive, dirigé des filiales à l’export, ouvert des marchés, négocié avec les plus grands équipementiers, a décidé de signer son cahier de retour au pays natal, non pas par fatigue de l’exil, mais par foi dans les potentialités du continent.

Et la jeune Sénégalaise n’est pas revenue les mains vides. Elle est revenue avec une expertise de haut niveau, un leadership forgé dans l’exigence et une vision claire . Convaincue que le numérique africain doit être conçu par des Africains et pour les réalités africaines, la Directrice générale d’ALM TELECOMS compte structurer une offre locale adossée sur des équipements adaptés, des standards maîtrisés et une volonté affirmée de créer de la valeur sur place. En d’autres termes, transformer le secteur télécom africain de l’intérieur.

Le showroom qui vient d’être inauguré est le reflet de cette ambition. Moderne, sobre, pédagogique, il expose des solutions pensées pour la connectivité, la fiabilité et la souveraineté. Mais au-delà de la démonstration technologique, l’événement a aussi donné lieu à un grand moment de réflexion stratégique, à travers un panel d’experts de très haut niveau.

Le débat en question a réuni des personnalités reconnues du secteur. Serigne Mbacké Ka, expert en aménagement numérique du territoire, a rappelé que sans planification équitable du territoire, la souveraineté numérique restera un vœu pieux. Jean-François Sène, fort de son passage à Sénégal Numérique, a insisté, de son côté, sur les conditions à réunir pour des infrastructures souveraines, notamment en renforçant le lien État-secteur privé. Pour leur part, Ousseynou Diop (YAS Sénégal) et Momar Talla Ndiaye (Sonatel) ont confronté leurs points de vue sur les défis et les opportunités de la mutualisation des réseaux, tandis que Mouhamad Fall, Directeur général de Sysroad, a livré un plaidoyer vigoureux pour la formation, l’industrialisation locale et une gouvernance rigoureuse des ressources numériques.

En filigrane, une certitude : nous ne pouvons plus nous contenter d’acheter et de brancher. Il nous faut comprendre, construire, maintenir, réparer et transmettre. La souveraineté ne se décrète pas. Elle se bâtit, jour après jour, par des femmes et des hommes engagés, plaident les panélistes devant un public tout aussi composé de spécialistes des télécommunications. Et c’est ce que Maïmouna Gueye propose: une action concrète, ici et maintenant. À travers le lancement simultané du programme Africa Leads Makers, elle ouvre la voie à une nouvelle génération de bâtisseurs. Des jeunes qui, demain, maîtriseront les standards techniques, les outils, les langages et les enjeux géostratégiques du numérique.
La cérémonie officielle a été un succès, mais l’histoire ne s’arrête pas là. Ce vendredi 4 juillet, ALM TELECOMS organise une journée portes ouvertes, ouverte au public, aux étudiants, aux professionnels, pour échanger, découvrir, et, peut-être, faire naître de nouvelles vocations.