A l’occasion de la 3e édition du Salon des Algorithmes et de l’Intelligence Artificielle (SALTIS) qui s’ouvre ce matin à Dakar, Le Tech Observateur vous propose un portrait exceptionnel d’un homme d’exception : Momadou Ndoye. Parrain de l’évènement, le Directeur général du Cluster Sénégal chez ATOS a toutes les chances de mériter cette haute distinction. Figure incontournable de la transformation digitale à l’échelle du continent, après avoir travaillé pour des géants du secteur en Europe où il a poursuivi ses études, ce fils de Lébous, bientôt cinquantenaire, a développé une folle passion pour les sciences, tout jeune. A 12 ans déjà, il se brise le bras gauche en voulant coûte que coûte monter une antenne parabolique qu’il avait lui-même construite. Face aux remontrances d’une maman aimante et très protectrice, Momadou plie mais ne rompt pas : il veut s’imposer. Le petit génie qui s’ignore alors était certainement loin de s’imaginer un jour haut cadre à ATOS, la multinationale française pour laquelle il travaille depuis plus de 10 ans. Portrait exclusif d’un panafricain disponible, généreux et travailleur qui a un message pour la jeunesse de son pays et du continent.
Momadou Ndoye … Dans les milieux de la Tech en Europe d’abord, puis en Afrique, – après un retour au bercail voulu par la maman -, ce nom rime bien avec une passion bien connue : celle d’un homme qui a tout donné au numérique. Né dans une modeste maison de Dakar, au cœur de la communauté Lébou, il a grandi bercé par les récits de pêcheurs et les valeurs familiales solides où le respect, le travail et l’éducation étaient primordiaux. Dès son plus jeune âge, ce génie qui s’ignorait se distingue par une curiosité débordante et une étonnante fascination pour tout ce qui touche à la technologie. Dépassé par les antennes paraboliques qu’il apercevait dans son quartier, il n’a pas tardé à se mettre à bricoler des gadgets rudimentaires. À seulement 12 ans, le jeune garçon décide de construire sa propre antenne parabolique avec des matériaux de récupération. Ce projet audacieux lui coûtera cher. Alors qu’il tente de l’installer sur le toit de la maison familiale, Momadou fait une chute qui lui fracture gravement la main gauche. Une blessure douloureuse qui aurait pu le décourager. Mais pour notre passionné, cet accident devient une source de motivation. “Ce jour-là, j’ai appris que les rêves ont un prix. Et je n’ai jamais cessé de rêver depuis”.
Un parcours inspirant sur les bancs de l’école
Mamadou poursuit ses études avec brio au Collège de la Cathédrale, puis au Lycée Institution Notre-Dame. Il est ce garçon studieux, passionné par les Mathématiques et la Physique, qui passe des heures à poser des questions en classe, toujours à chercher à comprendre au-delà des apparences. Son professeur de physique, M. Sène, lui donne le surnom de “Super”, en référence à sa compréhension impressionnante des sciences et à son enthousiasme débordant. Mais derrière cette passion se cache une ambition immense : il rêve de construire des satellites, de connecter des communautés et de bâtir un avenir où la technologie serait au service du progrès.
Son talent et sa détermination le conduisent à décrocher une bourse pour poursuivre ses études en France. Il intègre alors deux des institutions les plus prestigieuses : l’École des Mines de Saint-Étienne et Télécom Saint-Étienne, où il se forme à l’ingénierie des systèmes électroniques et réseaux informatiques. Plus tard, il complète ce parcours d’excellence avec un Executive MBA à HEC Paris, consolidant ses compétences en management et leadership stratégique. Durant ces années d’apprentissage, ce fils de Lébous se forge une expertise technique solide tout en nourrissant une vision claire : revenir un jour en Afrique pour y contribuer à la révolution numérique.
Une carrière inaugurée chez les géants du digital
Sa carrière prend une dimension internationale lorsqu’il rejoint des entreprises de renom comme Sema Group, Schlumberger, puis Atos. Pendant plus de 20 ans, il gravit les échelons à travers des rôles variés : consultant technique, chef de projets, directeur de grands projets informatiques, et enfin directeur de Business Unit. Ces expériences le mènent aux quatre coins du monde, de la France à l’Espagne, en passant par les États-Unis, où il participe à des projets d’envergure mondiale. Mais malgré ce succès à l’étranger, Momadou n’oublie jamais ses racines ni la promesse faite à sa mère avant son départ : “Mon fils, où que tu ailles, n’oublie jamais ton peuple. Ce que tu apprends, ramène-le pour aider le Sénégal”.
En 2015, il décide de concrétiser cette promesse et retourne au Sénégal. Ce retour est bien plus qu’un choix de carrière ; c’est un acte de foi en l’avenir de son pays. Momadou participe à la création du Centre de Services Atos au Sénégal, une initiative visionnaire qui, en sept ans, emploie plus de 500 ingénieurs africains. Ce projet ne se limite pas à fournir des emplois, il transforme l’écosystème numérique local en collaborant étroitement avec les universités sénégalaises pour former une nouvelle génération de talents technologiques. Le jeune Sénégalais croit fermement que le potentiel africain peut rivaliser avec celui des grandes puissances, à condition de lui donner les outils nécessaires.
Le tournant majeur chez ATOS Afrique
En 2022, il est nommé Directeur des Opérations pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale, une reconnaissance de sa capacité à gérer des projets complexes et stratégiques à l’échelle régionale. Puis, en 2024, il devient Directeur Général du Cluster Sénégal, supervisant également des opérations en Mauritanie, au Mali, au Cap-Vert, en Gambie, en Guinée, en Guinée-Bissau et en Sierra Leone. À ce poste, Monsieur Ndoye se consacre aux chantiers majeurs de digitalisation des administrations et des entreprises, tout en s’assurant que le développement des compétences locales reste au cœur de ses priorités. Pour lui, la transformation numérique est une opportunité unique pour repositionner l’Afrique sur la scène mondiale.
Mamadou Ndoye n’est pas seulement un homme d’affaires ou un ingénieur, il est aussi un mentor, un modèle et un fervent défenseur de la jeunesse africaine. Il multiplie les initiatives pour inspirer et encadrer les jeunes talents, notamment à travers des académies, des programmes de formation et des collaborations avec des écoles et universités locales. Pour lui, chaque jeune formé représente une pierre ajoutée à l’édifice d’un continent en pleine transformation.
Une stature internationale saluée par le SALTIS
C’est cette vision et cet engagement qui ont conduit les organisateurs du SALTIS, le Salon des Algorithmes et de l’Intelligence Artificielle, à le choisir comme parrain de leur troisième édition. Cet événement, qui se tient les 10 et 11 décembre au Radisson Blu de Dakar, est une plateforme où se croisent innovation, collaboration et ambition. Pour Momadou, le SALTIS n’est pas seulement un rendez-vous technologique, c’est un symbole de ce que l’Afrique peut accomplir en mettant son énergie collective au service de l’innovation.
Lors de son discours, il entend directement s’adresser à la jeunesse africaine avec des mots chargés d’espoir et de défi : “Rêvez grand, travaillez dur et ne craignez pas l’échec. Chaque chute est une leçon, chaque défi est une opportunité. Vous êtes les architectes de l’Afrique de demain”, anticipe-t-il pour Le Tech Observateur. Ce message, venant de celui qui est passé d’un enfant rêveur de Dakar à un bâtisseur du numérique africain, est un rappel puissant : avec de la passion, du courage et une vision claire, tout est possible. Le Directeur général du Cluster Sénégal chez ATOS incarne l’espoir et la résilience d’un continent en pleine mutation. Son parcours est une invitation à croire en ses rêves, à se surpasser et à construire un avenir où la technologie est au service du progrès humain. Et toi, jeune Africain, es-tu prêt à marcher sur ses traces et à écrire ta propre histoire ?
