Elle n’a pas encore fondé et dirigé une grosse entreprise dans le monde des technologies financières, mais ça ne devrait peut-être pas surprendre un jour. Pour avoir fait partie de l’aventure Wari, Madjiguène Fall, âgée d’une trentaine d’années, est une farouche adepte de l’inclusion financière. Aujourd’hui, Business Developer de BBS Group, spécialisé dans les solutions de paiements digitales et de paiement, elle ambitionne, comme son équipe, de faciliter le quotidien de millions d’Africains grâce à la digitalisation. Entrepreneur à ses heures, cette habitante de la Sicap liberté 6 est un produit de l’Institut Africain de Management.
Titulaire d’un Master 2 en Banque / Ingénierie Financière et Management de gestion de projets obtenu à l’IAM, en plein coeur de Mermoz, Madjiguène Fall devrait bien se sentir à l’aise dans le secteur des fintechs. Et pourtant, tout n’a pas été si simple pour la Dakaroise qui a travaillé un temps pour Wari dont elle garde de précieux souvenirs. “Wari m’a tant appris et tant donné“, glisse-t-elle, avec le souvenir que “c’était une plateforme qu’on a vu naitre, évoluer et puis mourir“. Seulement, à en croire cette native de la Sicap Liberté 6, cela ne signifie pas que l’initiative n’est pas à saluer. Tout au contraire, la plateforme numérique de services financiers et commerciaux, créée en 2008, “n’a formé que des leaders“, insiste la Secrétaire générale du mouvement M3S, avec un sens élevé de la gratitude, non sans rappeler que “les acteurs qui veulent réussir sur ce nouveau marché devront se donner les moyens de leur ambition : investir à long terme et réinventer totalement leur modèle opérationnel – y compris par le biais de partenariats avec d’autres catégories d’acteurs“.
Créer plus d’emplois sur le continent
A l’écouter ou la lire, Madjiguène Fall est un leader qui, s’il ne s’ignore pas, n’a pas encore les commandes en mains, même si elle y tend. L’Afrique de ses rêves est un continent où les emplois devraient plus se multiplier au grand bonheur de la jeunesse. Et dans le lot de ces espoirs du continent, celle qui est également passée par l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar pour “une année d’expérience à la FASEG” n’oublie certainement pas son “petit ange de 13 ans“, arrivé au monde “un mercredi soir qui a amené tant de bonheur dans les deux familles“. Faire partie des grands acteurs du continent dans le domaine du numérique reste un autre défi pour la jeune Sénégalaise décidée à avoir “une influence positive et favoriser l’inclusion financière avec la digitalisation au service de tous“.
Un esprit d’équipe en bandoulière dans un secteur désireux de plus de femmes leaders
Fière d’avoir occupé une place importante dans le monde des affaires avec le collectif au coeur, Madjiguène Fall est attachée à la famille et aux proches, convaincue que le partage et la générosité sont des valeurs cardinales, en Afrique. Ses modèles se nomment Coura Carine Sène, Aissatou Djiba Diallo, ou encore Fatou Sow Kane. “Et je suis sure que leur influence ne pèse pas que sur moi, de par leur parcours, leur professionnalisme et le leadership qu’elles incarnent“, ajoute celle qui se définie comme “battante” et une “bosseuse“, tout en invitant les autres dames à mettre en place un “empowerment des femmes par les technologies numériques sur des leviers de compétences solides“. Mais, comment pourrait-elle être plus heureuse, après avoir foulé le sol béni de la Mecque et de Médine, quand, à seulement 26 ans, Madjiguène Fall effectuait son pèlerinage aux Lieux Saints de l’Islam, à la rencontre du Prophet Mohamet (PSL) ?