Secrétaire général de la présidence de la République, Directeur exécutif de l’ANOCI, plusieurs fois Ministre sous Abdoulaye Wade, Abdoulaye Baldé a été sur tous les fronts, ces dernières années, au service exclusif de son pays. Si ce digne et authentique natif de la Casamance a intégré l’école de police d’où il sortira avec le grade de commissaire, avant de servir à la Division des Investigations Criminelles, il est également passé par le renseignement.
Porté à la tête de l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux de l’État par Macky Sall fin septembre 2022, le Docteur en droit public, diplômé de l’Université de Perpignan et de l’ENA de France, qui place son magistère sous le signe de la souveraineté numérique, est beaucoup attendu par l’écosystème numérique. Pour nombre d’entre les connaisseurs du secteur, l’ancien Maire de Ziguinchor doit davantage renforcer la destination Sénégal, par le biais du digital.
En travaillant sur la création de l’APIX, alors député Place Soweto, au cœur de la capitale sénégalaise, Abdoulaye Baldé était sûrement loin de s’imaginer un jour, que le pays allait être dirigé par un certain Macky Sall qui allait lui confier les rênes de la stratégique agence chargée de la promotion des investissements et des grands travaux de l’État. Sa nomination en conseil des Ministres allonge la belle liste des rôles occupés, depuis sa sortie de l’École Nationale de Police. Aucune virgule de ce parcours imposant le respect ne mène au numérique, et pourtant, le quinquagénaire semble bien en comprendre les enjeux. En atteste la signature du protocole d’accord avec la société Sénégal Numérique SA où l’ancien Maire de Ziguinchor s’engage à héberger les données de l’APIX au nouveau Datacenter de Diamniadio, pour en assurer la sécurité et l’intégrité.
Un DG de l’APIX en mode start-up
« Ça ne coûte rien à l’APIX de prendre en charge la création des entreprises, surtout dans le numérique. En poussant plus loin la réflexion, on peut arriver à un niveau où, les startups, au lieu de donner des garanties, lors de la création d’entreprise, peuvent s’appuyer sur les fonds dédiés, comme le FONSIS et le FONGIP, parce que, c’est leur rôle », explique le Manager du Datacenter de Diamniadio. Ainsi, « le startuper qui veut créer sa structure, « n’a plus aucune contrainte », poursuit Ousmane Bob, convaincu qu’une exonération fiscale (comme promis par la Startup Act), pourrait beaucoup aider à redynamiser l’innovation technologique au Sénégal.
Grand passionné de technologies, ingénieur informaticien de formation, titulaire d’un Master en MIAGE, d’un MBA en Business Intelligence et d’un autre en Management général, Monsieur Bob dispose de suffisamment de recul et d’expérience pour porter un tel regard. Ayant travaillé pour les grandes entreprises en France (GDF, Veolia, Biogaran, Altran, la FDJ, PMU, la Banque postale), il estime que plus rien ne doit freiner l’APIX dans cette volonté d’aller plus en profondeur sur les possibilités offertes par les Technologies de l’Information et de la Communication.
L’urgence de mettre en place une plateforme unifiée présentant l’ensemble des secteurs
Qu’Abdoulaye Baldé veuille bien suivre ou pas, « la digitalisation permet d’alléger, de simplifier et de rendre moins onéreuses ces procédures » avec une présentation « claire de cette attractivité et l’utilisation intense des réseaux sociaux », décrypte de son côté l’économiste international Magaye Gaye. Ancien haut cadre à la Banque ouest-africaine de développement, grand familier des gros investissements, il met aussi l’accent sur le « développement du e-banking pour la facilitation des paiements ». Guichet unique dans le cadre de la promotion des investissements au Sénégal, « il est important d’avoir une plateforme qui permet de fédérer l’ensemble des informations relatives au domaine d’activités (gaz, pétrole, télécommunications) donnant la possibilité d’interconnecter l’ensemble de ces informations », estime l’expert en TIC, El Hadji Babacar Bâ. Spécialiste de la régulation et des fintechs, ce haut cadre dans le domaine des télécommunications est d’avis qu’un bulletin technologique « où chaque investisseur étranger prendra connaissance de l’orientation stratégique du Sénégal aussi bien dans le tourisme, que la pêche, l’agriculture, l’éducation ou encore la santé est nécessaire.
Nommé aux commandes de l’APIX en septembre dernier, le fils de Ziguinchor succède ainsi à Mountaga Sy, héritant de la Direction générale du Port Autonome de Dakar. Chargée de promouvoir l’image économique et l’attractivité de la destination Sénégal, fournir des services aux investisseurs, réformer l’environnement des affaires, co-construire l’administration de demain, entre autres, l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux de l’État peut mieux faire, d’après ces grands noms du secteur du numérique, persuadés que, plus que jamais, l’APIX doit voir plus grand.