Un mois de mars où des mesquins marchent sur la Femme n’en débute pas au meilleur format. Cette agression contre une journaliste a le double mal de s’abattre sur une femme en un 1er mars, au risque de rabattre toutes les cérémonies nationales à l’honneur de la Femme, le 8 mars prochain, au seul thème des violences faites aux femmes.
Venons-en à une source palpable des maux d’une société, qui développe des modèles incompatibles avec la sécrétion des germes d’une stabilité psychologique : l’instantanéité dans l’insécurité.
La transition numérique qui secoue les métiers et domaines, “charismée” par l’accrochage des préfixes “e” et “cyber” aux terminologies classiques, expose les personnes à de sérieuses mutations en termes de savoir-vivre, savoir-être et savoir se projeter.
Malheureusement, les gens ne sont pas préparés au caractère instantané que revêt les alléchantes fonctionnalités des ressources applicatives du numérique. Sans aucune éducation numérique à la base, ce sont des comportements embryonnaires qui pilulent les usages digitaux, pour des usagers du numérique ayant majoritairement acquis leur expérience sur un tas défiant et édifiant.
Cette impréparation est telle que les usagers se confondent dans des usages numériques qu’ils savourent à “leur instantanéité”. Une instantanéité qu’ils associent au moment qu’ils auront reçu des contenus qu’ils ne créent pas, sans assez de rudiments de la mesure de l’authenticité ou même de la trajectoire d’un sujet qui atterrit dans leurs pouces.
Qu’en est-il de notre quotient digital (pour ne pas dire Q.I), avec cette forte pénétration du numérique dans nos communautés ?
Les commentaires en live, les extraits coupés et joués en boucle infinie, les faits tournés en dérision, pour toucher instantanément le monde, dans toutes ses sensibilités, enflent et gonflent. Chacun y va de ses goûts et buts recherchés, mais beaucoup sont hantés par le spectre du premier à agir ou à réagir, le must.
Ce qui est du propre d’une société démentielle de son impréparation au numérique et pourtant très avide d’instantanéité.
Les gens ne surfent plus, mais rodent.
C’est à se demander la charge supplétive que de pareilles chronophages peuvent apporter à notre sous-développement.
Il y a un réel besoin de flair pour surfer net, afin de ne pas prendre tous les éclairs de faits, parfois digestes, comme argent comptant. Surtout, il y a une impérieuse nécessité de trouver un équilibre psychologique dans l’utilisation des gadgets électroniques, pour l’édification d’une société ouverte mais pondérée, en mouvement mais stable. Cette accessibilité du numérique est doctrinale en informatique et est plus un facteur d’inclusion sociale, mais en aucun cas un espace de distillation de l’impropre.
Si la télévision n’est plus qu’analogique, le numérique ne doit pas être érigé en terreau fertile à la haine. Tenaillés par l’analogique et le numérique, les faits de jeu doivent dorénavant être mis hors-jeu.
Le public est un marché juteux mais le direct peut être une tentation, même à la dérobée.
Papa DIOP
Professeur d’Informatique certifié
Systèmes d’information et bases de données
Audit et Sécurité informatique
—
Entrepreneur social et du numérique éducatif
Directeur-Fondateur de Success4All Promoting
Concepteur et Formateur Soft Skills
Auteur aux Éditions universitaires européennes (EUE) et aux Presses académiques francophones (PAF)