Le Salon International des Professionnels de l’Économie Numérique ouvre ses portes ce jeudi 16 octobre 2025 au King Fahd Palace de Dakar, pour deux jours d’échanges, de réflexions et de partages autour du thème “Maîtriser nos données pour construire un futur numérique souverain et compétitif”. Cette huitième édition, organisée par l’Organisation des Professionnels des Technologies de l’Information et de la Communication (OPTIC), s’annonce comme un rendez-vous majeur pour tous les acteurs du numérique africain, dans un contexte mondial où la maîtrise de la donnée est devenue un enjeu de puissance et d’autonomie.
L’objectif de cette édition est clair : poser les bases d’une souveraineté numérique africaine fondée sur la production, la gestion et la valorisation locales de la donnée. Alors que la dépendance technologique reste un défi, le SIPEN veut offrir une tribune aux décideurs publics, aux entreprises et aux innovateurs pour imaginer ensemble des modèles capables de replacer l’Afrique au cœur de la chaîne de valeur numérique mondiale. Le thème s’inscrit dans la continuité du New Deal Technologique initié par le Sénégal, en cohérence avec l’Agenda 2050 et le Plan de Redressement Économique et Social (PRES).
La cérémonie d’ouverture officielle, prévue ce jeudi à midi, sera marquée par les allocutions du Président d’OPTIC, du représentant du Président de la Commission de l’UEMOA et du Ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique. Elle sera suivie d’une séance de signature de conventions stratégiques symbolisant la volonté de coopération entre les acteurs publics et privés du secteur. Cette édition que j’ai l’immense honneur d’animer depuis plusieurs années, promet d’allier rigueur, émotion et vision.
Le panel inaugural, animé par Mohamed Tidiane Seck, donnera le ton de ces deux jours. Autour de la table, des personnalités de haut niveau : le Colonel Aly Mime, Directeur général de la DCSSI, El Hadji Amadou Samba, Directeur général adjoint de Synapsys Conseil S.A, Idy Thiam, CEO de Cybernum et Mouhamed Thiombane, Directeur Technologie et Digital chez Forvis-Mazars. Ensemble, ils exploreront les leviers de la souveraineté numérique à travers la gouvernance des données, les risques de dépendance aux infrastructures étrangères et les stratégies pour transformer la donnée en ressource de compétitivité.
La journée du vendredi 17 octobre sera entièrement consacrée aux panels thématiques. Le premier, intitulé “Accélération de la production et ouverture des données : construire des modèles africains souverains et innovants”, réunira Oumar Fall de l’ASND, Ndeye Aissatou Gningue de la Sonatel, Adama Touré d’Expresso et Momar Diop de SenStartup. Ces experts aborderont la question de l’ouverture maîtrisée des données et des modèles économiques pouvant en découler.
Un deuxième panel suivra, autour de la maîtrise des infrastructures et des technologies émergentes, animé par Mohsen Chirara, PDG d’ARC. Il mettra en lumière les enjeux liés aux data centers, au cloud, à la connectivité et à l’intégration de technologies comme l’intelligence artificielle, la blockchain ou l’Internet des objets. Samba Sène, Pape Omar Ndiaye, Yonas Palomino et Sadio Barry y débattront des choix stratégiques à faire pour garantir une autonomie numérique durable.
Enfin, la journée se clôturera par un dernier panel sur le capital humain, l’inclusion numérique et l’État plateforme, sous la modération de Abdoukhadre Diagne, associé-gérant de Cybertechs. Les intervenants – Mohamed Diallo (BY Filling), Bouna Kane (Simplon Africa), Babacar Khaly Diagne (Direction de la commande publique) et Mouhamadou Sall (École Centrale Polytechnique d’Ingénieurs) – mettront en avant la formation, l’innovation et l’inclusion comme conditions essentielles de la souveraineté numérique.
Au terme de ces deux journées, une séance de clôture viendra résumer les principales recommandations issues des discussions, avec la présentation des conclusions du Comité scientifique, le mot du Président de l’OPTIC et l’allocution finale du Ministre du Numérique.
Plus qu’un salon, le SIPEN est devenu au fil des années une plateforme d’idées, un carrefour de politiques publiques et un laboratoire d’expériences concrètes. Il incarne la volonté d’un continent de ne plus subir le numérique, mais de le penser, de le créer et de le maîtriser. Le choix du thème 2025 témoigne de cette ambition : faire de la donnée non pas une ressource à exploiter de l’extérieur, mais un levier d’indépendance, de développement et de fierté pour les nations africaines.
Deux jours pour réfléchir, débattre, connecter et agir. Deux jours pour tracer les contours d’un futur numérique africain souverain et compétitif.
