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Maimouna, une vie romanesque d’une romantique du numérique

Maimouna, une vie romanesque d’une romantique du numérique

Si la fameuse héroïne d’Abdoulaye Sadji est une fille naïve et innocente, Maimouna Sow, elle, est un personnage bien réel, intelligent et averti, né au coeur de la capitale sénégalaise. C’est à Sacré-Coeur que cette benjamine d’une famille polygame voit le jour il y a plus de 25 ans. Avec une taille au dessus de la moyenne – 1 mètre 88 -, la Dakaroise que certains affublaient du surnom de girafe en sera tellement affectée qu’elle finit par se réfugier dans le judo et le mannequinat. Contre l’avis de son père, mais avec la complicité d’une mère aimante et exigente, “Ndiol” est à la quête d’une “acceptation de soi”. Cette expérience d’une rare originalité l’amène à créer, en aout 2023, le premier évènement de “confiance en soi pour les personnes grandes de taille”.

Aujourd’hui, établie au Canada où elle croise l’homme de sa vie, après un passage par Paris, Maimouna Sow ne fait plus que plaire : elle se laisse aussi séduire. Et cette fois, c’est le digital qui la convainc. Préoccupée par le vol d’enfants devenu récurrent et les erreurs médicales, elle met en place une solution digitale quasi-inhabituelle pour y apporter sa touche. Rencontre avec une Sénégalaise décidée à impacter par les TIC.

Dieuppeul, Patte d’Oie, Amitié 2, Scat Urbam, Mbao, Liberté 6 …, comme pour justifier son appartenance à l’ethnie peule, Maimouna Sow a bien connu une vie de nomade. C’est dans la capitale sénégalaise qu’elle voit le jour il y a 26 ans. La scolarité de cette fille née dans une famille nombreuse se passe entre l’Ecole Saldia, le Collège Sacré Coeur et les Cours Sainte Marie de Hann, mais avec une maman bienveillante, qui ne lui fait jamais de cadeau sur la conduite à tenir. “Ma mère a toujours été stricte sur mes études. Un jour, je suis rentrée avec une mauvaise note et elle m’administre une gifle sans chercher à comprendre quoi que ce soit. Elle tenait beaucoup à l’éducation et aux sports“, se souvient la jeune Dakaroise qui retient particulièrement de son père qu’il “ne supportait pas qu’on touche à ses enfants“. C’est donc dans cette ambiance marquée par le fol attachement d’un papa-poule et l’inoubliable amour d’une infatigable maman que va évoluer “Ndiol”, surnom faisant allusion à sa taille largement au-dessus des normales.

Le judo et le Mannequinat pour échapper aux clichés

Profondément dégoutée d’être l’objet de toutes les moqueries pour sa taille, Maimouna va finir par appliquer ce conseil de William Shakespeare : “ce qu’on ne peut éviter, il faut l’embrasser“. Ainsi donc, l’ancienne pensionnaire du Cours Sainte Marie de Hann décide d’exercer le métier de mannequin. “Personnellement, j’ai longtemps ressenti une gêne par rapport à ma taille, me comparant aux standards parfois irréalistes de la société. Cette lutte intérieure m’a conduit à explorer le mannequinat, une expérience qui, au-delà des clichés superficiels, m’a offert une opportunité unique d’exploiter toutes les facettes de ma personnalité et de ma beauté. En posant devant l’objectif, j’ai appris à célébrer ma singularité, transformant une source d’inquiétude en une force qui me rend unique“, explique-elle, convaincue que “le chemin du mannequinat a été un voyage vers l’acceptation de soi, et là je me sentais normale et j’avais l’impression de vivre dans mon univers“. Ce boulevard vers la confiance en soi qu’elle s’est ouvert, Maimouna va le pousser davantage au point de créer, avec une amie, un évènement dédié : les Tall people Events.

Le digital au service de l’Afrique et des Africains

Titulaire d’un Bachelor en Affaires internationales décroché à Nancy, dans une école de commerce, Maimouna, partie en France après l’obtention de son baccalauréat littéraire, pose ses valises à Montréal où elle rencontre, quelques années plus tard, celui qui deviendra son mari. Mais ce ne sera pas le seul évènement heureux dans sa nouvelle vie d’une Américaine du Nord : la Sénégalaise y obtient également un Master 2 en Gestion internationale de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec. Persuadée que les TIC peuvent changer le quotidien de millions de personnes dans le monde, particulièrement en Afrique, elle décide de tenter de nouvelles expériences. “La digitalisation présente plusieurs avantages, notamment l’amélioration de l’efficacité opérationnelle, la facilitation de la communication instantanée, l’automatisation des processus, l’accès rapide à l’information, la personnalisation des expériences utilisateur, et la possibilité d’innover plus rapidement“, liste la créatrice de la MeloCard. Formée du Wolof “Melokaan” et de l’Anglais “Card”, cette carte de visite digitale avec Qr code et NFC “permet de mettre des médias captivants comme des photos, des vidéos, une fiche produit ou même un CV” avec plusieurs fonctionnalités comme la prise de RDV avec une gestion des RDV en ligne ou en présentiel , la localisation, l’échange de contacts, la possibilité de mettre une petite biographie, etc.”, détaille encore l’entrepreneure qui vient d’ouvrir un autre chantier, toujours dans le numérique.

Le vol d’enfants et les erreurs médicales au coeur de son nouveau combat

Hâte certainement d’être maman un jour, Maimouna songe au quotidien de tous ces parents dépossédés de leur enfant, du jour au lendemain. Ces vols récurrents qui font la Une au Sénégal comme en Europe ou en Amérique, Maï a envie d’aider à ce que cela cesse. Et pour ce faire, elle lance son “projet phare Melokids“, “un projet de production de cartes d’identité scolaires pour la tranquillité d’esprit des parents et qui permet d’identifier les enfants qu’ils soient à l’école, à la crèche, au collège ou au lycée avec l’établissement fréquenté, le niveau d’études, l’adresse, le groupe sanguin, les numéros des tuteurs à appeler et des services d’urgence et un QR Code avec un guide de mesures de prévention“, confie celle dont la principale préoccupation est “la non identification des enfants, le problème des vols d’enfants, le problème des erreurs médicales en cas de maladies ou d’accidents, la cherté de la vie pour les étudiants, la non-traçabilité des paiements scolaires sur le volet digital“.

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