Prix international pour les lettres africaines, une des pionnières de la littérature africaine francophone, Aminata Sow Fall reste à ce jour, et malgré les âges, une plume lue et traduite dans plusieurs langues, à travers le monde. Fidèle à un regard toujours critique et distant qu’elle pose sur la marche de la société sénégalaise et internationale, la Saint-Louisienne se confie sur ses inquiétudes par rapport à l’Intelligence Artificielle. A ses yeux, c’est un vaste mouvement de “modernisation” qui déshumanise les rapports entre hommes. Celle qui dit écrire encore “à la main” nous avait fait l’immense honneur de répondre à nos questions en Octobre 2019 sur “IRADIO SENEGAL” dans l’émission “ETECH”.
Écrivaine de talent, complètement plongée dans les us et coutumes de son pays, qu’elle retrouve après des années d’études en France, Aminata Sow Fall sait commenter l’évolution technologique, même si elle dit s’en méfier. La native de Saint-Louis du Sénégal, auteur de plusieurs ouvrages traduits, à travers le monde, se désole d’une époque où la machine prendrait – ou aurait tendance à prendre – le dessus sur l’homme. Consacrée Prix international pour les lettres africaines en 1982, pose un regard critique sur l’Intelligence Artificielle. Le diagnostic est sans appel : elle en a vraiment peur et s’explique dans cette séquence.
Jeune élève à Gandiol, sur les bords du Fleuve Sénégal et de l’Atlantique, Aminata Sow Fall m’avait foudroyé, dès les premières heures où je l’ai croisée dans le programme scolaire. Ses personnages simples et parlants, son style d’écriture, ses noms bien africains, des problématiques calquées sur la marche et démarche de notre société, avaient fini par trop me rapprocher d’elle. La grève des Batu, avec Mour Ndiaye cherchant éperdument ces mendiants qu’il avait tant haïs et combattus, en est un exemple émouvant.
Mais celui qui a eu des répercussions fortes sur le cours de ma vie va éternellement demeurer « Dans les rues de Colobane, avec l’oncle Sada ». Sada est, en réalité, un de mes oncles maternels. Et tout de suite, ça m’a inspiré « Dans les rues de Gandiol» (https://ousmanegueye.mondoblog.org/?p…) où je relate parfois des souvenirs douleurs, issus de ma tendre enfance, à Saint-Louis du Sénégal. Devenu journaliste, d’abord à RFM, je « recroise » mon auteur préférée que je retrouve en octobre 2019 pour une émission « ETECH » sur ITV et IRADIO. Un immense honneur et un infini bonheur de voir que Maman Aminata, comme je l’appelle, éprouve la même affection pour moi. Longue vie à elle.
Voici l’intégralité de l’émission “ETECH” avec la grande Saint-Louisienne