Fatima Watt a beau se trouver à des milliers de kilomètres de son HLM Grand Yoff – en plein cœur de Dakar-, elle n’oublie pas la belle éducation reçue de ses parents hal pulaar, pleinement habités par l’Islam. Si la Data Analyst, passée par l’ESP, après un Baccalauréat scientifique obtenu au Groupe scolaire “Les Pédagogues” éprouve beaucoup de plaisir à servir en France, elle n’exclut pas un jour de signer son cahier de retour au pays natal. Rencontre avec une vingtenaire rigoureuse, mais discrète.
Demander à faire le portrait de la jeune Dakaroise n’est pas de tout repos. Fatima Watt est du genre à vous poser mille et une questions sur l’exercice, avant de marquer son accord. Et quand vous l’obtenez, soyez assurés de n’être pas vraiment au bout de votre peine. Nous concernant, l’analyste des données a mis beaucoup de temps avant de placer quelques réponses rapides pour un parcours pourtant tout sauf insignifiant. Mais, quand il est question de l’ancienne élève des “Pédagogues”, il faut plutôt y voir le caractère d’une jeune femme discrète et sincère avec elle-même, convaincue qu’on ne raconte un parcours que quand il a un contenu intéressant.
Les belles années dakaroises
Née aux HLM Grand Yoff il y a moins de trente ans, Fatima Watt est une pure hal pulaar, abreuvée aux valeurs de cette ethnie bien représentée en Afrique. De cette éducation rigoureuse, elle ne garde que de précieux souvenirs, persuadée que c’était pour lui baliser le difficile et long chemin de la vie. « J’ai grandi dans un environnement jovial avec des parents très compréhensifs, très présents mais aussi, très investis dans nos études. Quand j’étais jeune, avec mes frères et sœurs, on n’avait pas d’autre choix que les études. Ils nous ont beaucoup accompagnés et soutenus durant tout notre parcours et continuent encore de le faire (Dieu merci). Je les remercie au passage de m’avoir inculqué des valeurs qui, aujourd’hui, m’accompagnent et font ma force », se souvient-elle. Passionnée de livres de développement personnel et d’Anglais, Fatima a grandi dans cet environnement familial exigent, tout en poursuivant ses études.
La place centrale des données dans sa vie
Data Analyst, les chiffres occupent une bonne partie du quotidien de cette diplômée de l’Université Paris-Est-Créteil où elle a obtenu un Master en Analyse et Traitement de Données. « Avec l’augmentation massive des données, l’exploitation de la donnée est une phase très importante pour mettre en place des stratégies performantes pour l’entreprise », sensibilise Fatima, non sans ajouter que « l’exploitation de la donnée permet de faire une analyse descriptive, autrement dit, synthétiser les données et décrire ce qui se passe pour, ensuite, effectuer une analyse prédictive afin de prédire et anticiper ce qui va se passer dans le futur ».
Dans le domaine de la santé, son travail est encore plus attendu, surtout en Afrique où les besoins sont infinis tandis que les moyens demeurent plus que jamais limités. « Mettre en place un système de collecte de données des patients dans les hôpitaux, exploiter toutes ces informations (l’âge, le médicament prescrit, la durée de l’utilisation, le sexe…), permettrait d’avoir un suivi et de vérifier l’efficacité de certains traitements, s’assurer si certaines maladies sont liées à des médicaments ou non, identifier les facteurs risques mais aussi prédire la survenue d’autres maladies », souligne la Parisienne, estimant que c’est « un véritable atout d’aide à la prise de décision que nous devons adopter pour un meilleur développement ».
Un premier contact difficile avec la France
Si le thème de l’intégration est régulièrement soulevé, au fil des régimes en France, cela a bien du sens. Et Fatima a dû l’expérimenter de très près, dès ses premières semaines, au pays de Marianne. « Au début ce n’était pas trop évident, le fait d’être loin de sa famille, d’aller à l’aventure et se débrouiller toute seule, de devoir s’intégrer à une nouvelle société, avec une culture et une mentalité différente, c’est comme si on commençait une nouvelle vie. Il y a eu beaucoup de moments difficiles, des moments de déprime », se confie encore la Data Analyst, qui soutient par ailleurs que la famille lui manque beaucoup. Et pour « conjurer » la nostalgie du Sénégal, Fatima Watt s’y rend souvent, elle qui n’oublie jamais la culture et l’actualité du pays. Les séries et les émissions télévisées, qu’elle suit en replay, occupent une partie de son temps.
Présentement, elle n’a pas un projet bien concret, mais la jeune Sénégalaise ambitionne d’être utile aux populations de son pays et sur place. « Mon projet à moyen terme bien évidement c’est de venir en aide à mon très cher pays, pouvoir contribuer à son développement par mes connaissances acquises et mes expériences dans le domaine de la data », conclut-elle avec la ferme conviction que le Sénégal restera ce pays qu’elle aimera de toute sa vie ».
Bravo 🙌 Fatima pour ce parcours plein de sagesse et de détermination.
Bon courage pour la suite et sache que le chemin est semé d’embûches, mais aies toujours en tête que tu ne perds jamais, soit tu gagnes, soit tu apprends.
Très Bien résumé.
Fatima est une personne travailleuse, respectueuse et avec une très bonne éducation islamique.
Bonne continuation
Beau projet en perspective ! Bonne continuation !
Très bel article.
J’ai eu l’occasion de collaborer avec Mme Watt, cet article résume bien la personnalité de Fatimata (Travailleuse, rigoureuse et surtout pleine d’humanité et d’humilité). Nul doute sur son avenir qui me semble assez prometteur.