Née en même temps que l’avènement d’Internet au Sénégal, dans le quartier de Ouakam, en pays lébou, Halima Gaye a rapidement su faire une place dans le monde technologique. Son parcours est le reflet d’une ascension fulgurante, marquée par une détermination et une ambition qui l’ont portée au sommet du Cloud et du DevOps, des domaines où l’Afrique et les femmes restent encore sous-représentées. Issue d’une famille soudée et aimante, la jeune femme a baigné dans une enfance marquée par une forte présence des siens, un encadrement solide et des moments d’amusement inoubliables au bord de l’Océan atlantique.
Ses parents, figures essentielles dans son développement, lui ont inculqué des valeurs de travail et de persévérance. La maman, sage-femme, et le papa, homme d’affaires, lui transmettent chacun à leur manière des leçons de vie fondatrices. « Ma mère m’a appris l’importance de l’attention aux autres, et mon père m’a montré le chemin de l’entrepreneuriat », se rappelle-t-elle, en souriant. Cette éducation solide, empreinte de bienveillance et de complicité, a également renforcé ses liens avec sa sœur, avec qui Halima partageait tout. « La complicité et la bienveillance, c’étaient les maîtres mots de mon enfance. Ils nous laissaient libres d’explorer, mais toujours dans un cadre rassurant », insiste l’ingénieure Cloud et DevOps.
Une formation solide qui ouvre la voie
Halima commence son parcours académique au lycée Anne Marie Javouhey de Dakar, où elle obtient un baccalauréat S1, première étape d’une aventure scientifique intense. Passionnée par les sciences de l’ingénieur, elle rejoint ensuite l’École Supérieure Polytechnique de Dakar, où elle obtient successivement un DUT et un diplôme d’ingénieur en réseaux et télécommunications. Pour Madame Gaye, aucun doute possible : c’est le début d’une quête perpétuelle de savoir et de compétences : « J’ai toujours eu une curiosité insatiable, et je pense que cette soif d’apprendre est indispensable dans le domaine de la tech », se rappelle-t-elle.
En parallèle, la polytechnicienne se forme aux outils les plus avancés dans le Cloud et l’automatisation, des technologies qui transforment les infrastructures numériques et sur lesquelles elle mise pour faire la différence. « C’est un domaine où tout bouge constamment. En tant qu’ingénieur cloud DevOps, il faut savoir s’adapter, être à l’affût des nouvelles solutions pour améliorer l’efficacité des systèmes », explique Halima. Elle se spécialise dans des technologies de pointe comme Kubernetes et Terraform, accumulant des certifications prestigieuses telles qu’AWS Solution Architect, Kubernetes Administrator et Azure Fundamentals, convaincue que dans ce métier, « chaque jour est une nouvelle opportunité pour apprendre ».
Un parcours professionnel en pleine expansion
C’est dans le monde professionnel qu’Halima va véritablement démontrer son talent. Chez BeOpenIT, elle a l’opportunité de travailler pour des clients prestigieux comme la Bourse de Luxembourg, Edenred et Getlink. À la Bourse de Luxembourg, elle prend les rênes d’un projet de migration vers le cloud Azure, une mission complexe qui exige à la fois des compétences techniques avancées et une rigoureuse gestion des risques. « Il faut être minutieux et savoir anticiper les problèmes potentiels. La conformité et la gouvernance sont des enjeux critiques dans ce type d’organisation », estime-t-elle. Ce projet lui permet de développer une expertise rare en matière de sécurité et de conformité dans le Cloud.
Chez Edenred, Halima Gaye continue de se démarquer en déployant des solutions de conteneurisation et d’automatisation, qui contribuent directement à la stabilité et la résilience des plateformes de l’entreprise. Puis, pour le compte de Getlink, la jeune Sénégalaise met en place des systèmes d’observabilité 360° et un service de messagerie sur mesure, démontrant une fois de plus sa capacité d’adaptation et son sens aigu de l’innovation. « Je dirais que l’une de mes qualités principales, c’est cette force tranquille, cette capacité à rester calme et à bien réfléchir avant de prendre une décision », confie qui, « même dans les moments de pression », essaie de rester posée et de s’adapter aux changements en cherchant des solutions.
Un engagement pour l’inclusion et le leadership des femmes dans la tech
En parallèle de ses projets professionnels ambitieux, Halima s’implique dans la promotion des femmes dans le numérique, un domaine où elles restent encore sous-représentées au Sénégal. « Le numérique, en ce qui concerne les femmes au Sénégal, c’est comme un terrain en pleine évolution », explique-t-elle. Elle reconnaît que les femmes rencontrent des obstacles spécifiques, à la fois culturels et financiers, mais elle voit également un potentiel énorme pour celles qui choisissent de s’engager dans ce domaine. « En France, il y a des réseaux, des soutiens financiers, des programmes de mentorat pour les femmes dans la tech. Ces initiatives leur donnent confiance en leurs compétences techniques et leur ouvrent des portes. Au Sénégal, il y a une belle opportunité de faire la même chose », plaide-t-elle.
L’ingénieure de formation imagine des programmes spécifiques, notamment pour accompagner les femmes dans leur formation technique, mais aussi sur des aspects plus stratégiques comme le leadership et le développement de réseaux. « J’aimerais vraiment participer activement à ce mouvement et voir plus de femmes prendre des rôles techniques, s’affirmer et apporter leurs compétences au secteur », dit-elle, inspirée, tout en envisageant également un accompagnement financier pour encourager les femmes à lancer leurs propres projets innovants, une vision à laquelle elle aimerait contribuer activement.
Un attachement profond à ses racines dakaroises
Malgré ses succès internationaux, la Ouakamoise reste très attachée à ses racines dakaroises et à son quartier de naissance où elle retourne régulièrement pour participer aux événements communautaires et aux activités de ses anciennes écoles. « Mon lien avec Dakar, c’est mon ancrage », explique-t-elle. Pour elle, cet attachement est une force motrice qui lui rappelle sans cesse les raisons pour lesquelles elle a choisi ce chemin exigeant. « La technologie peut ouvrir des portes, mais c’est la détermination et le cœur qui mènent au succès », aime-t-elle à rappeler, une phrase qui incarne sa philosophie de vie.
Ce lien avec Ouakam, elle le voit aussi comme une opportunité de redonner à sa communauté, en inspirant la jeune génération et en la sensibilisant aux possibilités offertes par le numérique. Elle voit la tech comme un levier de transformation sociale et économique pour le Sénégal, et elle espère voir émerger davantage de talents locaux prêts à relever les défis du numérique.
Une vision d’avenir dans un secteur en perpétuelle évolution
Alors que le Cloud et le DevOps redéfinissent les infrastructures numériques à l’échelle mondiale, Halima Gaye est résolument tournée vers l’avenir. Elle envisage de nouvelles perspectives pour son parcours, souhaitant approfondir ses compétences en automatisation et optimisation des systèmes. « J’aimerais contribuer à concevoir des architectures plus résilientes pour les infrastructures critiques, afin de garantir la continuité et la sécurité des systèmes », explique-t-elle, tout en se disant également captivée par les possibilités offertes par l’intelligence artificielle et l’automatisation intelligente, qui permettent de transformer la gestion des ressources et de renforcer la sécurité.
Pionnière dans son domaine, Halima se projette dans un futur où le Cloud, le DevOps et l’IA joueront des rôles de plus en plus cruciaux. Elle se voit bien à l’avant-garde de cette transformation, en portant haut les couleurs du Sénégal et de l’Afrique. Pour cette cadre de Be Open IT, cette vision de l’avenir est non seulement une ambition personnelle, mais également un engagement envers les jeunes talents africains, qu’elle souhaite inspirer et accompagner dans cette révolution numérique.
Bonne nuit
Proud of you, genius!