Dans la tech sénégalaise, il existe ces femmes silencieuses qui ont bâti des mondes entiers sans jamais réclamer d’applaudissements. Toi, Regina, tu fais partie de ces âmes rares : engagée, discrète, d’une générosité tranquille.
Je me rappelle cette époque — la vraie, l’authentique, celle où l’incubation n’était pas encore à la mode, où l’écosystème avançait comme un funambule, entre conviction et improvisation. C’était les débuts, la poussière des premières pierres. Et dans cette effervescence fragile, tu tenais CTIC Dakar comme une mère tient une maison pleine d’enfants turbulents et prometteurs.
Tu avais hérité d’un chantier déjà lancé, mais tu l’avais poursuivi avec une loyauté rare, une passion qu’aucun projecteur ne pouvait mesurer. Tu couvais les entrepreneurs avec patience, rigueur, parfois fermeté — toujours avec ce cœur qui n’a jamais cessé d’aimer l’accompagnement.
Et puis il y avait cette époque bénie où j’ai eu la chance de te côtoyer, toi, mais aussi Eva Sow Ebion, Carine Vavasseur, et tant d’autres femmes de l’ombre qui, sans bruit, impulsaient une lumière immense à notre écosystème. On ne le disait pas assez à l’époque. On ne le dit toujours pas assez.
Puis un jour… plus rien.
Un silence discret, comme toi. Les appels se sont faits rares, les nouvelles encore plus. Tu t’es éloignée, peut-être pour mieux respirer, peut-être pour servir ailleurs, autrement. Je ne sais pas. Mais ta confiance, ta fidélité, cette bienveillance ferme que tu m’as toujours accordée… elles me manquent. Même si — je l’avoue — je n’ai plus de tes nouvelles.
Alors oui, Regina, on te cherche.
L’écosystème n’a pas oublié la maman des startups, la gardienne douce et déterminée de nos débuts incertains.
Si tu réapparais — en plein jour, en backstage, ou simplement au détour d’un sourire discret — promets-nous juste une chose : cette fois, on ne te laissera plus disparaître.