Dans la droite ligne des orientations données par le Premier ministre Ousmane Sonko, l’Agence nationale de l’état civil et la Direction de l’Automatisation des Fichiers sont à pied d’œuvre pour finaliser un protocole d’interopérabilité qui encadrera leur collaboration. Une rencontre technique s’est tenue ce mercredi entre les deux entités, en présence du Directeur général de l’ANEC, M. Aliou Ousmane Sall, et du Directeur de la DAF, le Commissaire de police principal Ibrahima Dieng.
Ce partenariat marque une étape décisive dans la construction d’un système d’état civil plus sécurisé, plus fluide et pleinement numérique. Il permettra notamment l’authentification automatique des actes de naissance via le Registre national de l’état civil (RNEC), ainsi que la détection des doublons et des fraudes grâce à l’introduction d’un identifiant unique.
Cette démarche répond directement à l’instruction du Premier ministre, qui, dans un message publié sur le site officiel de la Primature, appelait à une transformation structurelle de l’écosystème numérique de l’état civil. « J’engage les ministres de l’Urbanisme, de l’Intérieur, de la Santé, de l’Économie, de la Justice, de l’Éducation et du Numérique à mettre en œuvre l’interopérabilité entre les différents systèmes des parties prenantes du système d’état civil », avait-il déclaré, soulignant l’urgence de moderniser les services publics de base.
La vision du New Deal technologique, portée par le gouvernement, place la digitalisation intégrale de l’état civil au cœur des priorités. Mais la digitalisation seule ne suffit pas : elle doit s’accompagner de mécanismes d’interconnexion efficaces, garants de l’intégrité des données et de la fluidité des services. En ce sens, le protocole en gestation entre l’ANEC et la DAF s’annonce comme un levier clé, annonce l’Agence nationale de l’état civil sur sa page Linkedin.
Il faut rappeler que, malgré les efforts indéniables menés par l’ANEC ces dernières années, de nombreux citoyens doivent encore se déplacer sur de longues distances et patienter pendant des heures pour obtenir un simple extrait de naissance. « En 2025, il est inacceptable que l’on soit encore confronté à ces réalités, alors que le numérique est censé nous en libérer », souligne un observateur du secteur.
Au-delà de la simplification administrative, cette interopérabilité jettera également les bases d’une identité digitale nationale cohérente, un prérequis incontournable pour toute ambition de gouvernance électronique. Le sujet avait déjà été soulevé il y a un an lors d’un numéro spécial des Après-Midis de la Tech, qui alertait sur le retard du Sénégal dans ce domaine stratégique.
À l’heure où l’intelligence artificielle, la cybersécurité et la souveraineté numérique dominent les priorités mondiales, il est impératif que les fondamentaux – comme l’état civil – ne soient plus les maillons faibles de notre transformation digitale. Le protocole entre l’ANEC et la DAF pourrait ainsi faire figure d’exemple à suivre pour l’ensemble des administrations publiques.