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Conseil national du numérique : les premières évolutions dévoilées par Ibrahima Nour Eddine Diagne au SALTIS

Conseil national du numérique : les premières évolutions dévoilées par Ibrahima Nour Eddine Diagne au SALTIS

Le SALTIS a ouvert ses travaux ce 25 novembre, rassemblant un public attentif autour des grands enjeux technologiques du moment. Parmi les voix les plus attendues de cette première journée figurait Ibrahima Nour Eddine Diagne. Administrateur général de GAINDE 2000, mais également économiste spécialisé dans les dynamiques digitales et ancien président de l’African Performance Institute, il a joué un rôle central dans le panel de haut niveau. En marge de cette intervention, il a accepté de revenir sur un sujet particulièrement scruté : l’évolution du Conseil national du numérique dont il est membre.

Interrogé sur l’activité du Conseil depuis son installation récente, le patron de GAINDE 2000 confirme que les choses ont véritablement commencé à bouger. Les premiers dossiers transmis par le ministre du Numérique sont déjà à l’étude, révèle-t-il et les membres du Conseil travaillent activement à produire des analyses et des orientations. Ibrahima Nour Eddine Diagne reconnaît toutefois que le CNN a d’abord dû se structurer, car ses membres n’étaient pas initialement organisés pour recevoir, traiter et restituer des dossiers aussi stratégiques. Ce temps d’adaptation désormais derrière eux, il insiste sur le fait que le Conseil est aujourd’hui pleinement opérationnel.

L’ancien président de l’African Performance Institute met surtout en avant la philosophie qui devrait guider l’action du CNN : une approche inclusive, profondément ouverte à l’écosystème. Pour lui, le Conseil n’a jamais vocation à devenir un cercle fermé de vingt personnes tranchant seules sur les questions numériques. Il doit au contraire, selon lui, s’appuyer sur les besoins exprimés par les entreprises, les acteurs de terrain, la société civile, les institutions et les communautés techniques, afin de proposer des orientations ancrées dans le réel. C’est, à l’en croire, la seule manière de produire de la valeur ajoutée durable dans les politiques digitales du pays.

Cette vision se reflète dans le regard qu’il porte sur le SALTIS lui-même. L’économiste salue un événement qui « responsabilise » les étudiants, les jeunes chercheurs, les associations et les communautés numériques, les encourageant à lancer leurs propres réflexions sans attendre l’impulsion de l’État. Il considère que ce type d’initiative participe directement à la mission du CNN, qui cherche à créer un pont solide entre la société, le secteur privé et l’administration.

Au cours de son intervention matinale, l’administrateur général de GAINDE 2000 a également pris de la hauteur pour aborder les défis contemporains de l’intelligence artificielle. Il évoque des enjeux économiques, mais aussi civilisationnels, qu’on effleure souvent sans en mesurer la portée. Selon lui, la notion d’écosystème ne peut plus être observée de loin : elle doit être construite, nourrie et structurée. Quant à la transformation digitale, il estime que le concept s’essouffle. Nous serions entrés dans une époque où l’enjeu n’est plus la transformation, mais l’adaptation permanente, tant les mutations technologiques redessinent sans cesse les contours des priorités nationales. Il appelle ainsi le Sénégal à regarder lucidement la nature des défis qui approchent et à se projeter, car « toutes les menaces sont dans le futur » et il est indispensable de s’y préparer dès aujourd’hui.

Lorsqu’il est interrogé sur la place du secteur privé dans l’opérationnalisation du New Deal technologique, que certains qualifient déjà de New Deal évolutif, l’économiste est clair. Le privé, dit-il, doit être le premier bénéficiaire des transformations numériques, tandis que l’État doit en garantir la cohérence et l’organisation. Il plaide pour des écosystèmes non verticaux, où les valeurs ajoutées se multiplient horizontalement, dans une logique matricielle capable de faire émerger des synergies. C’est selon lui cette articulation équilibrée, entre un État stratège et un secteur privé engagé, qui permettra d’atteindre les résultats attendus.

Ainsi, entre les premiers chantiers du Conseil National du Numérique, la nécessité d’une vision anticipatrice et l’appel à une gouvernance plus ouverte, l’intervention d’Ibrahima Nour Eddine Diagne au SALTIS éclaire les transformations en cours dans la stratégie digitale du Sénégal, à un moment où le pays cherche à prendre une longueur d’avance sur les défis technologiques à venir.

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