La SENELEC a ouvert ses portes aux principales associations de consommateurs pour une visite d’imprégnation au cœur de ses installations stratégiques. De la centrale de Bel Air au site de Hann, jusqu’au Dispatching national de Mbao, les représentants consuméristes ont pu découvrir les lieux où se jouent chaque jour la production, la gestion en temps réel et la distribution de l’électricité au Sénégal. Ils ont également constaté l’importance grandissante du numérique et de l’intelligence artificielle dans la sécurisation du réseau, l’amélioration du service et la prévention des incidents.
Parmi les invités, l’Association des Consommateurs du Sénégal (ASCOSEN), représentée par son président Momar Ndao, figure majeure de la défense des consommateurs et acteur engagé dans les questions numériques. À l’issue de la visite, il a livré son analyse sur la transformation technologique en cours au sein de la SENELEC.
Les coulisses de la production et de la conduite du réseau
La visite a permis aux participants d’observer de près la réalité opérationnelle du secteur électrique. À Bel Air, ils ont découvert les mécanismes de production. À Hann et à Mbao, ils se sont immergés dans les salles de contrôle où se prennent les décisions de répartition et de gestion du réseau. Ces structures, entre haute technicité et forte responsabilité, sont essentielles pour assurer la continuité du service, anticiper les variations de la demande et répondre rapidement aux incidents.
« Nous avons vu le dispatching et le Bureau central de conduite, deux éléments essentiels pour gérer la demande au niveau du transport et de la distribution », rappelle Momar Ndao. « Ces outils permettent d’anticiper les pics et de mieux comprendre les comportements de consommation ».
L’intelligence artificielle comme levier de prédiction, de prévention et d’efficacité
Pour le président de l’ASCOSEN, la transition numérique engagée par la SENELEC n’est pas seulement une modernisation : c’est une nécessité opérationnelle. « Il est extrêmement important pour une société comme SENELEC d’utiliser l’intelligence artificielle, parce que cela va lui faciliter beaucoup de choses », souligne-t-il.
L’IA permet aujourd’hui d’analyser les données historiques, de prévoir les variations de consommation et de préparer le système à des situations particulières, comme un match de football, un événement souvent équivalent à un pic soudain de demande. Elle aide aussi à équilibrer plus efficacement la production et la consommation, un enjeu crucial dans un contexte où les énergies renouvelables prennent une place croissante.
« Dans la journée nous avons du solaire, mais la pointe est le soir, au moment où il n’y a plus de soleil. C’est pareil pour l’éolien, où le vent peut manquer selon les moments. L’IA permet de mieux gérer ces intégrations », explique-t-il.
La maintenance préventive bénéficie également de l’analyse intelligente des données. En détectant les anomalies et en anticipant les pannes, l’IA permet de réduire les interruptions et d’améliorer la fiabilité du réseau. « C’est de la maintenance préventive très efficiente. L’IA optimise le réseau et améliore sa gestion ».
Le numérique au service de la relation client et de la performance interne
La digitalisation touche aussi la relation entre la SENELEC et ses clients. L’entreprise mise sur de nouveaux outils, comme les applications mobiles et les tableaux de bord intelligents développés dans le cadre de son Hackathon 2025. Ces solutions visent à renforcer l’écoute client et à améliorer le suivi des requêtes. À cela s’ajoutent les avancées techniques liées au réseau de télécommunications interne, basé sur la fibre optique et des technologies comme le MS-OTN et le DWDM, qui augmentent la capacité de transport de données et ouvrent de nouvelles possibilités de gestion.
Les compteurs intelligents, eux, permettent une mesure plus précise et en temps réel de la consommation, grâce à des technologies comme le GPRS, le CPL ou la radiofréquence. Ils favorisent une facturation plus juste, une détection plus rapide des anomalies et une meilleure interaction avec le client. « L’IA travaille 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Elle améliore le système d’information et, par conséquent, le service client », souligne Momar Ndao, particulièrement rassuré par le dispositif mis en place par l’opérateur national d’électricité.
Une transformation profonde déjà visible
Pour mesurer le chemin parcouru, Momar Ndao évoque une scène marquante. « Il y a quelques années, le Bureau central de conduite utilisait une grosse feuille de papier avec des épingles pour suivre l’état du réseau. Aujourd’hui, tout est numérisé. C’est une évolution considérable ». Cette visite au pas de charge, tellement il y avait des étapes essentielles à ne pas rater, a permis aux associations consuméristes de constater que la SENELEC a amorcé un virage technologique décisif. Entre intelligence artificielle, systèmes numériques, nouveaux outils de surveillance et optimisation des énergies renouvelables, le secteur électrique sénégalais se transforme rapidement. Pour les associations consumérites, cette mutation est porteuse d’espoir. Une meilleure prévision, une maintenance plus efficace, une relation client modernisée et un réseau plus fiable : autant de promesses rendues possibles par l’IA et le numérique.
