Il y a des figures de l’écosystème tech sénégalais qui ont marqué par leur omniprésence. Et puis il y a celles, plus rares, qui ont marqué par leur retenue. Aïda Ndiaye appartient résolument à cette seconde catégorie. Posée. Mesurée. Trop discrète, diront certains. Il fut pourtant un temps où Aïda prenait régulièrement part aux activités de l’écosystème tech au Sénégal. Conférences, échanges stratégiques, discussions de fond. Elle était là, jamais dans le bruit, toujours dans la justesse. Une présence calme, presque silencieuse, mais intellectuellement redoutable.
Puis, progressivement, plus rien. Une disparition sans annonce, sans rupture publique, sans explication. Juste le silence. Et ce silence intrigue d’autant plus que le parcours, lui, est tout sauf ordinaire. African Leadership Academy, Quest University Canada, puis University of Oxford, avec distinction. Engagement associatif, leadership étudiant, forums de politiques publiques, travail de fond sur les enjeux globaux. Ensuite, Dakar, Londres, et les grandes maisons. IBM, Dalberg, l’UNESCO, puis Facebook et Meta, où elle a piloté des politiques publiques complexes sur des sujets lourds : désinformation, sécurité des jeunes en ligne, innovation, intelligence artificielle, régulation. Des responsabilités stratégiques, exercées sur plusieurs continents, dans l’ombre des décisions qui façonnent le numérique mondial.
Cinq années au cœur de Meta, à gérer des campagnes d’envergure en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient. À construire des ponts entre innovation technologique et exigences réglementaires. À travailler sur des sujets sensibles, structurants, souvent exposés. Et pourtant, très peu de bruit. Aïda a toujours préféré l’impact réel à la mise en scène.
Alors la question se pose, presque naturellement. Pourquoi cette disparition du radar sénégalais ? Pourquoi ce retrait volontaire ou pas d’un écosystème qui l’a connue, respectée, parfois admirée ? Est-ce un choix assumé de discrétion absolue ? Une fatigue du bruit ambiant ? Une autre manière d’exister professionnellement, loin des timelines et des algorithmes ?
Ce post n’est ni un procès, ni une sommation. C’est un appel bienveillant. Aïda, si tu passes par ici, dis-nous simplement un mot. Même discret. Même bref. Juste pour rappeler que certaines absences ne sont pas des oublis. L’écosystème se souvient. Et manifestement, il continue de se demander où tu es passée.