Il y a une scène devenue tristement banale dans les banques au Sénégal : vous vous présentez avec un chèque dûment signé, émis par une entreprise sérieuse ou un particulier de confiance… et pourtant, vous pouvez passer des heures, voire parfois une journée entière à attendre.
Pourquoi ? Parce que “le chèque est en cours de vérification”, “la signature doit être validée”, “la direction doit confirmer”… Autant de justifications qui posent un certain nombre de questions.
À quoi sert la signature ?
À quoi sert le chèque, dans ce cas ?
Et surtout, à quoi bon parler de transformation numérique si, dans les faits, la technologie ne raccourcit aucun délai et n’améliore aucune expérience ?
Dans un pays où l’on parle pourtant d’interopérabilité, de signature électronique, de bancarisation inclusive et d’innovation digitale… il devient légitime de s’interroger sur les pratiques obsolètes et profondément inefficaces de certaines institutions bancaires.
Et si, plutôt que de remettre un chèque papier, l’émetteur pouvait juste valider numériquement un ordre de paiement sécurisé, avec toutes les garanties légales et techniques ? Ce n’est pas de la science-fiction. C’est déjà une norme ailleurs. Pourquoi pas ici ? Il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur tout un secteur, mais de pousser à une réforme urgente des usages. Car aujourd’hui, ce sont les clients qui paient le prix du manque de rigueur, de confiance et d’automatisation.
L’heure est venue d’ouvrir le débat. D’en finir avec les pratiques bancaires d’un autre siècle. Et de remettre l’expérience client et la fiabilité des systèmes au cœur de la transformation. Nous en parlions il y a quelques mois dans deux éditions spéciales des “Après-Midis de la Tech” avec Maimouna DIA, Tafsir Mouhamadou La FALL, Malick FALL, Innocent NIZEYIMANA, Maïmouna Diagne, Sidiki TALL, Ameth Ka et Modou SALL.